Si vous travaillez dans un cabinet de recrutement, vous vivez certainement un paradoxe qui pousse de plus en plus de consultants en recrutement à se lancer comme recruteur freelance à l’instar d’Alexandre, pourtant ex consultant performer n°1 en France d’un grand cabinet.
Voici le paradoxe : Vous volez au secours de nombreux R.H tout en travaillant dans une entreprise qui rencontre de sérieux problèmes R.H.
Quelles sont les conditions de travail d’un cabinet de recrutement traditionnel ?
Les cabinets doivent en grande partie leur existence aux difficultés qu’ont les entreprises à garder leurs talents.
Soit parce que celles-ci embauchent sur l’expérience plutôt que sur le potentiel.
Soit parce que les conditions de travail qu’elles proposent font fuir leurs salariés.
Ça, nous le savons tous.
Mais les cordonniers sont les plus mal chaussés, dit le dicton, et les cabinets de recrutement n’échappent pas à cette règle.
Si leur argumentaire fait remarquer aux entreprises que la rétention moyenne d’un salarié est de 18mois, ils ne semblent pas en tirer leçon pour autant.
C’est même à se demander si les directeurs de cabinets connaissent les vrais facteurs de rétention, d’épanouissement et de développement des talents.
“Un cabinet de recrutement traditionnel gère des résultats, pas des hommes. Marque employeur, organisation apprenante, bonheur au travail, horizontalité, agilité, manager coach… il n’y a rien de tout ça ! Pas de politique RH, pas de management agile. Pourtant, c’est bien à ces cabinets qu’on demande de solutionner des problèmes en ressources humaines non ? C’est à se demander si je ferais pas une affaire à concevoir un cabinet de recrutement pour cabinet de recrutement !”
David – Consultant en recrutement freelance
⚠️Attention.
Si comme David vous avez l’impression que votre cabinet ressemble plus à un centre d’appel qu’à du recrutement externalisé : commencez à penser indépendance.
Mettez vous à votre compte si vous vous reconnaissez dans au moins 2 de ces 3 situations :
- Management de pression aux milles KPI : absence de confiance
- Amplitude horaire folle et peu ou pas de télétravail : absence de liberté
- Open space à 15 avec surveillant giratoire : absence de confiance, de liberté, et d’intimité.
1- Un management à l’ancienne :
Cette sensation de coup d’œil permanent par-dessus l’épaule qui alerte vos sens de 9h à 19h est le lot quotidien des chasseurs de têtes.
“La pression. De 9h à 19h. Pour certains : 24H/24H tellement ce management de call center vous inocule le stress du résultat non atteint. Vous êtes littéralement inondés par les indicateurs de performance. Vous avez un K.P.I d’entretiens candidats, entreprises, de placement et autres. Le tout à tenir en une semaine. Sourcing, relation client, d’accord. Mais vite : le commercial prime.”
Alexandre – Fondateur de Talents Groupe
Quels levier emploient les cabinets de recrutement pour fidéliser leurs salariés ?
Dans une culture où l’on soigne les œufs d’or mais pas la poule : la paye.
Et notamment sa part variable.
Pas de K.P.I du turn-over/rétention, ni baromètre d’engagement anonyme qui viendrait remettre en question ce fonctionnement d’époque.
Pourtant, les études montrent que l’impact de la rémunération sur le bonheur au travail est particulièrement faible.
Dans cette étude de la Fabrique Spinoza par exemple, les salariés pointent majoritairement les facteurs de gouvernance et de management sur leur bonheur au travail.
Prenons les résultats de cette question de type QCM extraite de l’étude : dans mon organisation, les managers adoptent une posture d’accompagnement des collaborateurs”.
Ils montrent que :
- Il y a corrélation entre management horizontal et bonheur au travail
- La majorité de cadres français s’estime “accompagnée” plutôt que “subordonnée” par le manager.
Mais en cabinet de recrutement c’est l’inverse.
2- L’absence de liberté
9h-19h dans les conditions décrites précédemment.
Une amplitude horaire difficile pour mener à bien votre vie de famille.
D’autant plus que la majorité des cabinets de recrutement rechignent à passer au télétravail.
La vraie raison ?
Ces entreprises reposent sur un modèle commercial de type call center. Sans la présence du manager dans votre open space au côté des autres consultants, on estime que les résultats connaîtraient une baisse logique.
Un postulat douteux
“Les entreprises ont une étonnante capacité à détruire laconfiance qui a assuré les succès initiaux de la plupart d’entre elles. Dès lors qu’elles souhaitent substituer à l’initiative, à la bonne volonté ou au sérieux de leurs salariés des processus et des contrôles renforcés, elles font passer un message clair de défiance et tout le monde le comprend ainsi.”
François Dupuy – Lost In Management. Tome 1.
L’injonction et la contrainte permettraient (pour les managers tradi) de prévoir le résultat. Pour l’entreprise il s’agit de s’assurer que tout roule.
Si vous êtes chez vous en télétravail, pantoufle et pyjama, ou dans un bureau individuel, on estime que vous vous endormirez certainement sur vos lauriez.
Visiblement, cela ne préoccupe pas vraiment nos cabinets traditionnels.
3- Le lieu de travail
Pas de 100% remote et peu de télétravail. C’est une chose.
Un bureau en open space au milieu de 15 autres consultants en recrutement au téléphone, c’en est une autre.
Vous avez beau être cadre et faire gagner un sacré pactole à votre entreprise, l’avantage économique d’un open space à 15 sur une multitude de bureaux individuels ne fait pas le poids.
L’open space n’est pas une idiotie en soi. Un tel aménagement de l’espace peut servir un management horizontale. Jack Dorsey fondateur de Twitter est connu pour figurer au beau milieu des espaces de travail de son entreprise. L’intérêt ? Casser les intermédiaires en se montrant disponible aux côtés des salariés.
Le secteur R.H est le plus à cheval sur l’humain, les valeurs, l’inclusion.
Pourtant dans la majorité des cabinets de recrutement les bases pour développer de saines conditions de travail sont même pas appliquées.
On parle inclusion, non discrimination, méritocratie et tant mieux. Mais on oublie de parler management, liberté, bonheur au travail et surtout de se regarder en face.
Si vous en prenez suffisemment conscience, l’indépendance commence à peser lourd dans la balance
Devenir recruteur indépendant : quel rapport bénéfices / risques ?
6 bénéfices qui pèsent dans la balance à l’heure du choix :
✅ Vous travaillez où bon vous semble
✅ Vous récupérez 100% de la valeur de votre prestation
✅ Vous gérez vos horaires comme bon semble
✅ Vous pouvez vous spécialiser
✅ Vous choisissez vos outils de travail : CVthèques, outils de sourcing et de prospection.
✅ Vous définissez votre propre stratégie, vos propres KPI
Bien sûr, l’aventure comporte également des risques et des inconvénients propres au “solopreunariat”
5 Risques à prendre en considération
📂L’administrophobie
🎢 L’instabilité financière
🎮 La proscratination
💶 L’investissement de départ
😥 L’absence de collègues
Les réseaux de recruteurs indépendants
Rejoindre un réseau de recruteurs présente 3 gros avantages. Vous pouvez notamment diminuer la part de risque et d’inconvénients et obtenir rapidement une stabilité financière.
C’est à vous d’évaluer votre propension au risque ainsi que l’état de votre situation personnelle et familiale.
Conclusion
Prenez les devants ! Il y aura toujours une option de sortie.
Et si l’indépendance vous fait peur, vous pourrez toujours rejoindre un réseau qui vous offre les avantages du cabinet sans les inconvénients.
Mais si l’indépendance n’est pas faite pour vous, alors comment choisir le cabinet où vous vous épanouierez ?
Tournez-vous peut-être vers des cabinets plus modernes autant sur le plan du management que de la digitalisation.